Mon salon...
I am back pour vous raconter mes péripéties nombreuses, certaines drôles d'autres moins drôles... Et pour vous annoncer qu'à partir de ce week-end : nouveau blog mais qui ne sera pas très amusant pour la majorité d'entre vous (rhaaa je vous connais bien hein), blog de... critique littéraire ! Youhouuuu ! cachez votre joie surtout...
Bref... A l'heure qu'il est, je voulais vous faire une petite rétrospective de ma semaine de folie au Salon du livre, mais sans m'engager trop et sans donner de nom... Ce qui va réduire la chose, évidemment.
Tout a commencé par l'installation du stand H le jeudi après-midi et on a déjà vraiment galéré pour trouver le moyen de garer la voiture et pouvoir la débarrasser sans passer par trente six mille escaliers ou ascenseurs, puis déballage de dizaines et de dizaines de cartons pleins de bouquins pour les installer le plus joliment et logiquement possible sur les étagères du stand qui menaçaient de se casser la gueule à chaque fois. Petit stand approximatif et plutôt fragile, en compagnie duquel j'ai passé toutes les heures de mes journées, et de mes soirées, pendant une semaine entière.
Photos : mon 'tit stand H !! c'est moua ka tout installé (avec Louisa à droite), c'est moua ka tout bien mis et avec la déco, et donc j'en étais très fière !! et j'ai aussi installé le stand jaune tout à droite et j'peux vous dire qu'avec ma maladresse naturelle ça n'a pas été facile...
Jeudi soir... inauguration. A la maison j'avais perdu mes bottes et mes collants, autant dire que j'ai speedé comme une tarée, tout ça pour arriver bien à l'heure avant la fermeture des portes car ils fermaient pendant 2h avant de faire entrer le public (public sur invitations pour cette 1ère soirée) et j'aurais moyennement apprécié de me voir fermer la porte au nez et poiroter tout ce temps sous une vieille pluie pourrie. On a été fouillés, excessivement aux yeux de certains, normalement au vu du contexte pour moi. Tout s'est bien passé, c'était super sympa, j'ai pu revoir en une soirée tous mes anciens collègues, des vieux et des moins vieux comme on dit, depuis le stand au triangle rouge jusqu'au stand au carré noir... J'ai fini la soirée avec mes vieux compagnons de fortune du Rocher, on est partis à la recherche de champagne et de petits fours... à force de critiquer les piques-assiettes on en est devenus nous-mêmes, histoire de passer le temps, et j'ai eu une mini peine de coeur en prime, dont je n'avais pas franchement besoin... J'observe des gens qui parlent à tout le monde, qui ont mille personnes à voir, moi évidemment je débute et j'en ai beaucoup moins, quoique les gens à qui je dis bonjour, ce sont de réels contacts, auteurs, éditeurs, attachés de presse (mais pas encore de contacts de journalistes et ça pour le métier que je fais en ce moment, j'avoue à regret que c'est un comble...) et je ne m'attarderai pas sur ces contacts, mais pour certains comme on dit très joliment en anglais, "they mean the world to me".
Vendredi, retour au boulot, puis samedi matin hop, retour au parc des expos pour une journée entière, que dis-je, un week-end entier, même, crevant et agréable à la fois... Pleins de gens sont venus me rendre visite, et merci beaucoup. Surtout Seb qui s'en allait ensuite pour Londres pour une durée indéterminée... J'ai bossé avec une personne de qualité, qui n'avait pas grand chose en commun avec moi, mais ce sont les rencontres qui comptent je crois...
Et dimanche, petite alerte à la bombe sympathique, une heure après le passage de ma soeur qui m'a bien tenu compagnie le début de ma journée d'anniversaire...
photos : à gauche, Werber qui me raconte qu'il aime bien ce que fait "ma" maison d'édition et à droite, la signature de folie du mardi soir... avec du monde... et des paparazzis (ben moi quoi)
Sous prétexte d'une "vérification technique", ils nous ont tous fait sortir en vitesse, tous dehors sous la pluie et dans la panique su mon stand j'ai embarqué la caisse. Je me suis retrouvée toute seule dehors assise sur un trottoir, dans mon imperméable court sous ma capuche, serrant une caisse bleue fluo dans mes bras comme une pauv' petite malheureuse. On a été obligé de mettre fin à une signature d'un de nos auteurs, qui dessinait des elfes et des fées sur ses livres pour des enfants et des plus grands émerveillés, et là tandis que j'étais sur mon trottoir, une sorte de fée m'a vue et m'a emmenée avec elle pour marcher pendant presque une heure dans les rues de Paris et finir par m'offrir une crêpe au sucre d'anniversaire. J'ai trouvé ça "marrant", elle a trouvé ça d'une objectivité logique...
Mardi soir, nocturne (après un lundi entier bien sûr) pour laquelle j'ai choisi la mini jupe (allez savoir pourquoi) avec signatures d'auteurs-dessinateurs à succès à notre stand H, donc boulot boulot jusqu'à 22h car la file des gens ne diminuait pas et tant mieux pour les caisses... donc j'ai encore fait mes 'tites heures sup' mais bonnnnnn si c'est la règle du jeu je m'y suis pliée. Après une pause d'un quart d'heure pour bouffer misérablement une moitié de sandwich, je me suis fait chariée doucement par mon directeur et j'ai moyennement apprécié... disons que la fatigue n'aidant pas, je suis partie chialer comme une pauvre fille aux toilettes et on a réussi à me calmer qu'en me refilant une coupe de champagne et un macaron à la framboise (au stand OJ où je suis toujours aussi connue qu'il y a un an et ça, ça fait vraiment chaud au coeur, et c'est pour ça que ça m'a calmée). Et la dernière journée, très calme, très douce en fait...
Je ne sais pas comment décrire bien l'atmosphère du Salon mais c'est si particulier. C'est un hangard immense et en même temps on est tous confinés dans notre petit coin comme dans une mini librairie, parce que si on ne se crée pas un microcosme on se perd dans la petite ville que c'est ! Tous les matins et tous les midis j'allais chercher ma bouffe et mes cafés au même endroit : les derniers jours les serveurs ne me demandaient même plus ce que je voulais, j'arrivais j'avais mon sac tout prêt, c'était marrant... Je croisais mes voisins des autres boîtes à tous les coins de rue, des auteurs qui me reconnaissent et sont contents de me voir car se ballader avec une fille qui a un bagde pro ça fait toujours mieux (avec les auteurs j'adopte l'attitude de la fille détendue, jamais jamais groupie surtout sinon ça décale la relation et c'est pas bien, même si j'en ai admiré plus d'un...). J'étais bien... j'étais fatiguée mais boostée par l'atmosphère et le fait que cette année, enfin, une littérature que je connaissais peu mais que mon coeur avait envie de connaître depuis un an, était à l'honneur et je ne voudrais pas prendre brusquement partie mais je trouve ça plus que normal... Cette littérature israélienne est tellement riche et je commence à peine à la découvrir, retrouver un esprit que j'ai effleuré et que j'ai compris, que j'essaye de garder avec moi pour plusieurs raisons que certains d'entre vous savent peut-être...
Photos : l'entrée bleue en pleine construction et les stands pas encore installés... atmosphère de préparation avec un peu d'excitation, que j'aime toujours autant, sauf que je l'avais jamais vécue d'aussi "près" !!
Voilà voilà je sais pas quoi dire d'autre... Z'avez qu'à me dire si y a quelque chose que vous voulez savoir !! hihi... J'espère que j'ai réussi à vous faire partager un peu ce que ça a été... même s'il y a trop de choses à dire et que pour moi c'est difficile tellement il y a eu de moments... si différents et tous pareil à la fois. Je dis que je suis crevée, que j'en ai ras-le-bol, mais j'adore ça évidemment, et j'espère que tant que je ferai ce métier j'y aurai ma place... Je l'avais fait la toute première fois en tant qu'auteur, et depuis 3 ans en tant qu'éditeur, je crois que c'est ça que je préfère... L'envers du décor, selon les gens du milieu, est moche et décevant. Moi je le connais, cet envers, et je l'aime parce qu'il est tout simplement humain. Et les élans d'hypocrisie de chacun ne cachent rien, ils rendent la personne encore plus humaine, encore plus mesquine qu'au naturel. Je trouve que ça révèle les gens, c'est un repère pour moi, repère de gens biens. Et y en a beaucoup, quoiqu'on en dise...